Depuis sa création en 2019, le Plan d’épargne retraite (PER) s’est imposé comme un outil incontournable pour préparer sa retraite tout en bénéficiant d’un levier fiscal particulièrement avantageux. Pour cela, bien comprendre le fonctionnement des plafonds de déductibilité fiscale et les différentes stratégies est déterminant.
Le principe de la déductibilité fiscale du PER
Le PER permet à chaque épargnant de déduire les versements volontaires effectués sur le plan de son revenu imposable, dans la limite d’un plafond annuel défini par l’administration fiscale. Cette déduction peut représenter une économie d’impôt significative, surtout pour les contribuables les plus fortement imposés.
Ainsi, plus votre tranche marginale d’imposition (TMI) est élevée, plus l’impact fiscal est fort.
Comprendre le plafond de déductibilité
Le plafond de déduction est indiqué chaque année sur l’avis d’imposition, à la rubrique « plafond épargne retraite ». Il est calculé à partir des revenus de l’année précédente et correspond à 10 % des revenus professionnels nets imposables, dans la limite de 8 fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) ou en tenant compte de 10 % du PASS. Pour les travailleurs indépendants, un plafond spécifique (le plafond Madelin) est appliqué.
Notons aussi un des grands avantages du plan qui est la possibilité de reporter les plafonds non utilisés par rapport aux trois années précédentes. Cela permet d’optimiser les versements en profitant d’une réserve de déduction non utilisée. En savoir plus sur per. fr.
Quelles stratégies pour profiter de la déductibilité ?
Calibrer ses versements en fonction de son TMI
Il est généralement plus pertinent de maximiser les versements sur son PER lorsque son TMI est élevé. Cela permet de réduire fortement l’impôt dû. En revanche, si le TMI est faible, la déduction est moins avantageuse. Dans ce cas, il vaut mieux opter pour l’avantage fiscal à la sortie, que ce soit dans le cas d’une sortie en capital ou en rente (régime de la rente viagère à titre onéreux ou à titre gratuit, en fonction du choix de la fiscalité pendant la période d’épargne).
Utiliser les plafonds du foyer fiscal
Sachez que vous pouvez également utiliser les plafonds des autres membres de votre foyer fiscal (conjoint, partenaire de PACS) pour répartir les versements et maximiser la déductibilité.
Anticiper une forte rentrée de capitaux
Si vous anticipez une prime exceptionnelle, une plus-value importante ou une hausse temporaire de vos revenus, cela peut être une bonne occasion d’augmenter vos versements pour réduire la facture fiscale. Ce, dans le cas où vous avez opté pour la jouissance de l’avantage fiscal en phase de constitution de l’épargne.
Coupler PER et impôt à payer
Il est possible d’alimenter son PER jusqu’au dernier trimestre de l’année pour réduire immédiatement l’impôt sur le revenu à payer. Attention toutefois à bien respecter les dates limites pour que les versements soient pris en compte dans l’année fiscale.
Quelques points de vigilance à garder à l’esprit
Le PER n’autorise pas de sortie avant le départ à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé (achat de la résidence principale et accidents de la vie). À prendre en compte et prévoir une alternative de sortie en capital à tout moment, par exemple l’assurance-vie.
À la sortie du PER, les sommes seront imposées selon le mode de retrait choisi (capital ou rente), ce qui nécessite une planification en amont. Leur fiscalité doit être clairement comprise avant de décider de la stratégie au moment du dénouement du contrat.
Notez que le PER catégoriel (PERCAT) n’autorise pas de sortie en capital, mais uniquement en rente viagère. Les versements sont obligatoires, aussi bien pour l’épargnant que pour l'employeur.
N’hésitez pas à consulter un conseiller en gestion de patrimoine pour ajuster votre stratégie à votre situation personnelle.